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Sur le départ
3 mars 2020

L'Amérique et l'Iran

Ce document évalue l'impact de la campagne de «pression maximale» du président américain Donald Trump contre l'Iran et le potentiel de négociations futures. Il s'appuie sur 75 entretiens officieux avec des décideurs et des analystes de 10 pays (États-Unis, Iran, France, Allemagne, Royaume-Uni, Russie, Chine, Arabie saoudite, Émirats arabes unis et Israël). Les répondants ne prévoyaient généralement pas un «grand marché» sur l'Iran comme un résultat viable de la stratégie américaine. Leur scepticisme reflétait en partie l'exécution et la mise en œuvre par l'administration Trump d'une stratégie à somme nulle axée sur les sanctions et sa compréhension limitée des priorités de prise de décision de l'Iran et des intérêts nationaux. Les personnes interrogées ont suggéré que l'impasse actuelle n'aboutirait pas aux résultats recherchés par Washington. La stratégie de pression maximale a produit une plus grande instabilité et anxiété régionales parmi les partenaires régionaux des États-Unis, entraînant une perte de crédibilité américaine en Europe et au Moyen-Orient. L'approche unilatérale des États-Unis a non seulement créé des divisions avec l'Europe sur la politique iranienne, mais a également permis à la Russie et à la Chine d'exploiter cette désunion pour promouvoir leurs propres intérêts économiques et politiques. Comme en témoignent les efforts européens pour sauver le Plan d'action global conjoint (JCPOA) de 2015, face à la pression croissante de l'Iran pour les avantages économiques, Téhéran a également habilement mis ces divisions à son avantage. La position de Téhéran est compliquée par la dynamique intérieure. L'Iran a demandé à plusieurs reprises un allègement des sanctions en tant que précurseur de nouvelles négociations. Il continuera de le faire jusqu'à ce qu'il reçoive une solution qui lui permettrait de sauver la face et qui permettrait de nouvelles négociations. Dans le même temps, les répondants ont souligné à plusieurs reprises que les calculs de Téhéran ne sont pas uniquement fondés sur des variables économiques, mais plutôt axés sur la protection de la longévité de la République islamique et le déplacement de la politique régionale et internationale loin du confinement de Téhéran. Les répondants ont considéré un modèle «JCPOA +» comme le meilleur résultat de l'impasse actuelle. Un nouvel accord dans ce sens offrirait des améliorations par rapport au JCPOA d'origine, y compris des extensions de ses clauses d'extinction, un meilleur accès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) aux sites nucléaires, une surveillance et une vérification accrues de la conformité iranienne, et la codification des contraintes déclarées sur la balistique intercontinentale missiles (ICBM). Les personnes interrogées ont largement convenu que les problèmes régionaux - y compris le soutien iranien aux acteurs étatiques et non étatiques au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen - et le schéma de prolifération des missiles balistiques en Iran ne peuvent être résolus que par le biais d'une négociation multilatérale dirigée par l'Europe. Pour la plupart des répondants, l'Europe est l'un des rares acteurs à avoir la crédibilité de gérer les relations à travers la région. Pour des acteurs régionaux comme Israël, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU), l'externalisation du confinement de l'Iran s'est révélée inefficace. Au lieu de cela, les gouvernements de ces pays devraient envisager d'élaborer une sensibilisation bilatérale indépendante et une stratégie régionale multilatérale qui ne repose pas uniquement sur le confinement mais inclut également l'engagement. Nouvelle cartographie du scénario de l'accord avec l'Iran Cette carte interactive offre un accès plus détaillé aux données, aux scénarios prospectifs et aux positions individuelles des pays sur les solutions nucléaires, de missiles balistiques et régionales.

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